Comptes Rendus MATh.en.JEANS 98-09
Enseignants : Jean-Pierre BOURBOUZE (clg.
Robespierre), Adrien FRYC (Clg. Elsa Triolet) ; Alain HUET (Lyc. Paul
Eluard), Christophe MALLET, (clg. Robespierre)
Chercheur : François PARREAU (Inst.
Galilée, Univ. Paris 13, 93-Villetaneuse).
Jumelage MATh.en.JEANS entre les
collèges Robespierre d'Epinay sur Seine (93), et Elsa Triolet
de St-Denis (93) et le Lycée Paul Eluard de St-Denis (93).
Ateliers de Pratique Scientifique, année scolaire
1997-1998.
[Résumé. (par les éditeurs) ]. Des cases, disposées en cercle, contiennent chacune un pion Peut-on amener tous les pions dans une même case en s'imposant de déplacer à chaque coup 2 pions en sens contraire, chacun vers un case voisine.? Les auteurs donnent un méthode lorsque le nombre de cases, N, est impair et donnent un formule pour le nombre de coup nécessaire. Ils conjecturent que le problème est impossible pour N pair et établissent cette impossibilité pour N=4. |
[Introduction (note
1)]
[Comme dans le classique jeu de solitaire, il s'agit de déplacer des pions suivant certaines règles pour aboutir à une position voulue. Le matériel du solitarium est rudimentaire :
- des cases disposées en cercle (comme les secteurs d'une roue de loterie).
- des pions.
Au début du jeu, on répartis des pions, au hasard, dans les cases. Ensuite, à chaque tour de jeu, on déplace 2 pions de son choix en respectant les règles suivantes.
(1) Chaque pion est déplacé vers une case voisine.
(2) Les 2 pions sont déplacés en sens contraire.
Le but du jeu est d'amener tous les pions dans une même case.
[Nous avons
étudié la version simple du solitarium: il y a au
départ 1 pion dans chaque case. |
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"n" pions répartis sur "n" cases. |
Hypothèses.
On choisit une case d'arrivée. On suppose toutes les cases d'égale dimension et on se donne comme axe de symétrie du cercle le diamètre, bissectrice de la case d'arrivée. En dehors de cette case, on a donc divisé ainsi le cercle en deux parties comprenant le même nombre de cases.
Description de la méthode par symétrie avec l'exemple N=5.
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1er |
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coup |
[La] détermination du nombre de coups nécessaire pour gagner [se fait de la manière suivante.]
[Théorème 1]. Supposons que le nombre de cases, n, soit impair. Le nombre de coups C [utilisé par la méthode par symétrie pour le solitarium simple] est :
Exemple. Pour n=5, le nombre de coups utilisé vaut C = (N2-1)/8, soit C = (25-1)/8.= 3, [ce qui est conforme aux figures ci-dessus]
Démonstration.
On constate que lorsqu'un pion est situé dans une case quelconque à k cases de la case d'arrivée, il faut k coups pour l'y amener. Donc, si k=1, il faut un coup. Si k=2, il faut deux coups ... etc. [note 2]
[On se donne une situation de départ àù il y a une case d'arrivée et p autres cases numérotées de 1 à n, avec 1 pion dans chacune de ces cases,] On peut calculer le nombre de coups pour gagner, donc pour amener tous les pions de toutes les cases dans la case d'arrivée en additionnant 1+2+3+4+...+n jusqu'à la case numéro n.
Or [il est connu que] cette somme, somme des n premiers entiers vaut :
1+2+3+4+...+n = n(n+1)/2
[Plaçons-nous maintenant dans la situation du solitarium simple.] Si n est le nombre de cases, il y a donc (N-1) pions à déplacer [en tout,] donc (N-1)/2 de chaque coté. Et le rang de
celle[la case] qui est la plus éloignée de la case d'arrivée est donc (N-1)/2. C'est donc ce nombre qui va remplacer n dans la formule ci-dessus.Après calcul on trouve pour C la valeur C = (N2-1)/8.
Pour que la démonstration soit totale, il reste à démontrer cette généralisation par récurrence. (note 3)[Théorème 2]. Supposons que le nombre de cases, N, soit impair. Le nombre de coups K nécessaires pour gagner [au solitarium simple] est :
2. Le cas n pair
[Conjecture 3]. Pour N pair, il est impossible de gagner.
[Théorème 4]. Pour N =4, il est impossible de gagner.
Démonstration.
[On va construire toutes les positions possibles du jeu. ]
Il n'existe que 3 types de coups, montrés sur la figure ci-contre [note 5].
En partant de la situation initiale, ces types de coups conduisent à l'une des 3 solutions suivantes [note 6].
(1) (2) (3)
[Il est maintenant facile de vérifier qu'aucune disposition nouvelle n'apparait lorsqu'on effectue un nouveau coup à partir des situations précédentes. [note 7]. Aucune des solutions trouvées n'est gagnante, il est donc impossible de gagner. ]
Notes des
éditeurs
Note 1. Cet article est tiré des transparents présentés par les élèves lors de leur exposé au congrès MATh.en.JEANS 1998.
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Note 2. Les auteurs utilisaient la même lettre n pour numéroter les cases et pour désigner le nombre de cases dans chacune des situations examinées. Nous avons préféré utiliser des lettres différentes suivant les parties du raisonnement.
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Note 3. Ce qui est, classiquement, démontré par récurrence sur n c'est la formule 1+2+3+4+...+n = n(n+1)/2. Mais, une fois cette formule établie, il n'est nullement besoin de faire appel à une autre récurrence pour avoir le nombre de coups.
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Note
4. Ce résultat donne le
nombre de coup utilisés par la méthode de
symétrie mais affirme aussi que cette méthode permet de
gagner en un nombre minimum de coups. Les auteurs ne fournissent pas
de démonstration explicite de cette affirmation. En voici
une.
Supposons que, par une certaine méthode M, nous ayons
réussi à amener tous les pions dans une certaine case,
que nous appelons case
d'arrivée. Donnons à
cette case le numéro 0 et numérotons de proche en
proche les cases du jeu dans l'ordre les aiguilles d'une montre. Dans
la situation de départ, il y a 1 pion dans chacune des cases
numérotées 1,2,..., (N-1)/2. Comme au
début de la preuve du théorème 1, nous pouvons
affirmer que pour amener le pion de la case numéro
k dans la
case d'arrivée, la méthode M utilise au moins
k coups
(on utilise pour cela le fait que k est inférieur
à N-k, ce qui fait que,
parmi tous les voyages imaginables du pion de la case numéro
k vers la
case numéro 0, c'est finalement celui qui utilise
successivement les cases numérotées k-1,
k-2,..., 2,1, 0 qui est le plus court).
Les pions des cases 1,2,..., (N-1)/2 étant
tous distincts, le nombre total de coups utilisés par la
méthode M pour les amener tous dans la case d'arrivée est
donc au moins égal à la somme 1+2+...+(N-1)/2, soit,
d'après le théorème 1, (N2-1)/8.
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Note 6. Deux dispositions de pions qui se correspondent pas symétrie ou par rotation sont considérées comme une seule "solution".
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Note 7. Par exemple, à partir d'une disposition de pions de type (B), seuls des coups de type ((1), (2) ou ((4) (voir note 5) sont applicables. Ils conduisent respectivement à des positions de type (B), (A) ou (C).
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MOTS
CLEFS
jeu combinatoire solitaire pion cases cycle nombres triangulaires invariant arrangements avec répétition
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